#Marché : Pourquoi le marché lyonnais de la parfumerie sent bon la croissance.
Sur les seuls mois de novembre et décembre, la parfumerie réalise près de 30 % de son chiffre d’affaires annuel. De quoi inciter le Progrès Économie à humer ce marché concurrentiel, ultra- dominé par les grandes enseignes qui pèsent à elles seules près de 92 % du marché.
Pour les fêtes de fin d’année, les coffrets cadeaux de parfums en tous genres, les flacons, dans une myriade de marques —Dior, Chanel, Hermès, Hugo Boss, etc.— s’arrachent invariablement. De quoi permettre au marché de la parfumerie sélective d’atteindre les 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (hors ventes internet, marques de distributeur et parapharmacie), selon la Fédération française de la parfumerie sélective. Un marché de la parfumerie sélective plutôt stable, archi-dominé par quatre grandes enseignes —Sephora, Nocibé, Marionnaud et Beauty Success—, qui phagocyteraient près de 75 % du marché hexagonal et la même part du marché rhodanien, où les quatre enseignes sont présentes à travers 46 points de vente sur les 90 recensés dans le Rhône. Un maillage territorial extrêmement dense, qui fleure bon la guerre des enseignes (voir la stratégie de Sephora, Nocibé et Marionnaud dans le Rhône, où emploient 383 salariés).
7 % des parfums vendus sur le net
Un maillage territorial « arrivé à maturité », selon William Koeberlé, se refusant à évoquer le poids du chiffre d’affaires lié aux marques propres des distributeurs, aux marques exclusives, ou lié aux ventes sur internet. Des ventes sur le web qui pèsent, sans grande surprise, de plus en plus : « Il y a cinq ans, dans la parfumerie, internet représentait 5 % des clients et 1 % du chiffre d’affaires. Aujourd’hui, 60 % des clients vont en ligne avant de venir en magasin et le chiffre d’affaires de l’e-commerce atteint 7 % », explique William Koeberlé. Ce dernier estime que l’avenir de la parfumerie « est à l’omnicanal, grâce au maintien du règlement d’exemption de la distribution sélective qui représente plus de 80 % de la distribution des parfums dans l’Hexagone ; le reste serait assuré via la grande distribu- tion et d’autres canaux de distribution non exclusifs. Des canaux de distribution sur lesquels des Lyonnais se sont lancés avec force, convictions, passion et inventivité. À l’instar, par exemple, d’Anne-Cécile Garin qui a importé le concept de bar à parfums à Villefranche, Bourgoin-Jallieu et bientôt Lyon ; de Stéphane Arfi qui parfume tout son monde avec Emosens ou encore de Monireh Mir Khosh qui, avec l’Atelier Parfumé, mise sur les parfums de grands créateurs.
Paru dans Le Progrès le 12 décembre 2017